Les catégories : Général

La protection contre le pistage de Firefox Quantum redonne aux utilisateurs le droit d’être curieux

Tribune de Nick Nguyen, Vice-Président du produit Firefox

 

Dans le monde réel, personne ne porte sa carte d’identité autour du cou. C’est d’ailleurs assez pratique puisque cela nous permet de vaquer à nos occupations quotidiennes et d’assouvir notre curiosité en conservant un certain anonymat. Lorsque nous faisons des achats, nous n’avons pas envie que le magasin sache tout de notre vie privée, ni de notre identité ou notre intimité. De la même façon, il est difficile d’imaginer du personnel de vente qui suive tous les clients à la trace sans s’attirer les foudres de ces derniers.

Dans le monde virtuel, les règles changent. Les technologies Web qui rendent nos sites préférés plus pratiques et plus puissants peuvent aussi être cooptées dans le but de tracer nos activités. Ces économies d’échelle qui permettent à des milliards de personnes à travers le monde de rester connectés autorisent également l’implémentation de méthodes de suivi à la fois efficaces et peu couteuses. A titre d’exemple, les profits engendrés par la vente d’une simple paire de chaussures sur Internet permet à l’enseigne de tracer des centaines de gens, dans l’espoir d’en faire des clients.

Dans un magasin, impossible de ne pas remarquer un employé qui vous suit. Par contre, la plupart des outils de pistage en ligne sont bien moins évidents à détecter. Nous avons tous déjà vu ces publicités qui semblent nous suivre comme par magie. Connue sous l’appellation de « retargeting », cette pratique est bien souvent déconcertante pour les utilisateurs. Mais il ne s’agit ici que de la partie visible du pistage sur internet, car le gros de cette pratique reste tout simplement invisible. Son principe réside dans la « synchronisation des cookies », permettant de prédire les habitudes et les préférences des internautes, dans l’espoir que les publicités et autres recommandations orienteront leur comportement.

 

Certaines informations recueillies peuvent toutefois être très utiles, comme par exemple connaître les accessoires les plus achetés par les propriétaires du même modèle de téléphone. Le manque de consentement est davantage préoccupant. Dans le monde réel, nous avons coutume de regarder avant de traverser la route mais il n’est pas possible d’examiner un site web avant de l’avoir visité pour savoir quel type d’outils de pistage il utilise. Bien souvent et sans le savoir, les données de navigation sont collectées et compilées dans un profil en ligne, qui peut être partagé et vendu à d’autres sociétés, le tout sans l’aval des principaux intéressés… Nous.

Ce qui est vrai pour un produit l’est aussi pour une idée. L’un des inconvénients souvent omis est la manière dont le suivi a une incidence sur la capacité qu’ont les utilisateurs à réellement explorer le web. Enfermés dans des bulles d’intérêt et confrontés à la polarisation des médias, comment un utilisateur pourrait-il s’ouvrir à d’autres idées s’il est seulement mis en contact avec du contenu qui lui ressemble ?

40%[1] des internautes américains et 34%[2] des internautes français déclarent utiliser des bloqueurs de publicités. Ces chiffres indiquent clairement que certains utilisateurs savent intuitivement que les publicités et les trackers peuvent être gênants. Cependant, les bloqueurs de publicités font-ils réellement ce qu’on leur demande ?

Beaucoup d’acteurs de l’industrie tech se sont posés la question. Lorsque les entreprises qui fournissent ces logiciels sont également les plus importants réseaux publicitaires du monde, peuvent-elles vraiment fournir des outils permettant d’être à la fois discrets et curieux ?

L’approche de Google Chrome cible les publicités agaçantes. Son bloqueur stoppe les publicités mais rien n’est réellement fait contre les trackers invisibles ou ceux qui répondent aux standards établis par la Better Ads Coaltion – qui compte parmi ses partenaires clés Facebook et Google. Même l’Intelligent Tracking Protection d’Apple a établi des règles en matière de trackers qui favorisent les sites que les utilisateurs visitent au moins une fois par jour. Sans surprise, Google et Facebook sont les sites qui ont le plus de chances de répondre à ce critère.

 

Si vous n’utilisez pas encore Firefox Quantum et que vous vous souciez de votre vie privée, donnez-lui une chance. Avec la protection contre le pistage, ce navigateur permet de surfer librement et de réduire les désagréments liés aux trackers agaçants, le tout créé par une organisation indépendante qui ne dirige pas un réseau publicitaire.

 

Retrouvez la tribune en version originale ici.

 

[1] Etude réalisée par AdBlock Plus and Global Web Index en mai 2017

[2] Etude Connected Life 2017 de Kantar TNS en février 2017